mardi 26 juin 2007

Une visite de chez nous...

Quand vous arrivez en avion, vous débarquez à l'aréoport de Dakar. On vous emmène en taxi et vous voyez la mer d'un côté et les ordures de l'autre. Contraste. Les grosses maisons de riches en arrière plan, les moutons et les chèvres qui cherchent parmi toute cette merde !


En arrivant à Dakar, on voit des quartiers de riches, mais après, on finit dans un sablier de gaz à effets de serre, du diézel en plus. Pris dans un traffic jaune et parsemé de mobilettes, on met parfois 1h30 pour se rendre au centre-ville. Malade, la ville est tellement mal-faite, le centre-ville est un cul-de-sac... Comment circuler dans cette impasse routière !


Voici une maison moyenne, ensevelie sous une tonne de fleurs, arbres et palmiers, bâtie en terre battue et toît métallique, à voir à Ziguinchor. "Ma ville, mon Shawinigan ! "


Un endroit que j'adore manger, L'Alliance Franco-sénégalaise. L'ambiance de terrasse extérieure est merveilleuse, un sol garni de coquillages, le service est lent par contre, mais y a pas de stress ici ! L'intérieure de la bâtisse est multicolore, jaune rayé noir, des dessins partout, hallucinant ! C'est "Une casa influvium", c.a.d. qu'au milieu du toît, c'est un puit de lumière en forme de cône, qui accumule l'eau de pluie et se déverse en son centre pour arroser le vivarium qui décore le passage. Ouf ! Est-ce té comprendé ?





Et maintenant, bienvenue dans mon quartier, tout près de l'aéroport de Ziguinchor, c'est la Cité Biagui # 1. On y entends pas souvent les avions, je travaille à l'heure des arrivées 9 h am. Et les départs, ??? Pas important ...


Toujours tout droit, la rue que je prends tous les matins pour me rendre au boulot. À deux minutes en scooter de chez moi, je passe devant les deux énormes fromagers, salue les familles et tourne à gauche sur le goudron de l'hôpital.


Ma rue de la Cité Biagui #1 , un cul-de-sac tranquille. Loin des mosquées et leurs chants religieux. Euh ! On pourrait dire, cris cacafoniques aux speakers ravagés, qui résonnent 5 x par jour, et celui de 5 h am peut faire chi..... ! Moi, j'habite à gauche du pick-up ! Là où y a des fleurs , bougaunvilliers. !


Porte d'entrée de ma chambre et de la cour d'intérieure, c'est aussi là que je rentre mon scooter tous les jours.


Quand je rentre, il faut toujours que je débarre la porte d'entrée, celle qui mène à la cour intérieure commune. Ici, on est bien embarré !
Les deux carrés au centre, qui sont enfargeants je l'avoue, sont des accès à la tuyautrie.





Voici notre petite cour intérieure, mon scooter parké à côté de ma chambre. Si vous remarqué au bout à droite, y a un petit oranger qui pousse au centre d'un rond de sable. Seul endroit de nature dans ma cour, sinon que du béton, partout ! Des murs au plancher ! Imaginez ...
Entouka, voilà que cette courte visite se termine ici...


Alors merci de votre fidèlité et à baraka...

jeudi 21 juin 2007

Encore sur mon travail...

Lundi 4 juin, première journée dans la brousse, direction Goudomp ! Comme un cadeau pour ma fête, c'est enfin le départ pour aller évalué des cas d'enfants handicapés dans les villages en brousse. Situé à 50 km de Ziguinchor, nous sommes arrivé à Goudomp vers les 10 hres. Nous évaluons en moyenne 30-50 patients dans une journée bien rempli. Clinique # 1 Tournée d'appareillage. Sur la photo à droite c'est Alex, VP de l'Association des handicapés moteurs. Je suis à côté de mon patron, Omar Diakhaté. Coeur sensible attention...
On appelle ça une déformation en sabre des tibias.
OBSERVÉ BIEN , LES PANTALONS SONT MONTÉ JUSQU'AU DESSUS DES GENOUX...

Souvent, il y a des feux de broussailles dans la forêt. Pendant la saison sèche, on allume volontairement ou non des feux et voilà le résultat. Quand il était petit, cet homme a marché sur du feux en sautillant sur le pied gauche. Il voulait épargner un pied !
Celui-là, il a une mini-jambe à droite. Inerte, fixée de contractures, cette jambe commence à nécroser et le père de l'ado ne veut pas entendre parler d'amputation. C'est pour ça qu'Alex et les autres font de la sensibilisation dans les villages pour que les handicapés aillent consulter.
Pour le sourire d'un enfant, je donnerais toute ma vie ...



Élo entrain de râper les moules fait la veille. Relaxe le boulot ! Comment j'vas faire pour reprendre un beat de 9-5 en revenant ? En attendant, je travaille dans de bonnes conditions, 8h à 14 h ! Y fait chaud, et on peut s'habiller comme on veut, c'est les merveilles d'un manque de discipline... On est ben icitte ! Mes deux bons amis au travail, Le petit Malik et le grand Tounkan en avant ! Ils sont entrain de recouvrirent une prothèse fémorale avec du vinyle noir !
Voici Élo en pleine action sur une orthèse pour bébé Binta !

Y fait chaud avec le four pour les plastiques ...
Ce bébé avait tellement peur de moi, toute blanche ! Qu'elle pleurait sans cesse quand j'ajustais les orthèses correctrices. Bébé Binta avait les pieds en coup-de-vent, c'est-à-dire un qui partait d'un bord pis l'autre de l'autre bord !
Je suis habillé en Batik, mode peace&love de l'Afrique... Le technique est simple, mais laborieuse. On doit dessiner à l'aide de cire chaude, sur les endroits où la couleur restera. Ainsi, on commence par enduire de cire deux lignes contournant les seins,après le 1er trempage dans une eau beige , on voit le blanc original : deux lignes sont restés. Ensuite, enduire de cire le centre du tronc et trempé dans eau coloré verte...Bla bla bla, c'est simple non !


Mon travail est vraiment épanouissant ! Je suis relaxe, pas de stress de production. Les patients attendent des heures sans rechigner, pendant qu'on finit l'orthèse, ajustements et modifications.


Chez nous, c'est la quantité, pas la qualité du patient. Entouka, ici , y sont patients en tabrk ! Ils attendent des heures ,au soleil parfois, que le médecin veut les voir. Parfois c'est trop, le médecin arrrête les consultations et ils doivent retourner malade à la maison. Revenez Jeudi !

Bloc opératoire les Lundi et Merc, les consultations se font les mardi et Jeudi, et le Vendredi, il fait le tour de ses malades.
Vivre nos hôpitaux !

lundi 18 juin 2007

Ça fait longtemps !

Si vous avez déjà vu cette photo, c'est que vous avez lu le 1er épisode d'éloafrica. Par contre erreur, ce n'était pas moi la première fois ! Mais bien mon amie Laurence. Combien hommes comme celui là, qui partent tous les matins, en pirogue artisanale , pêcher pour ramener à manger et surtout, un peu d'argent ! Ironie du sort, beaucoup ne savent même pas nager. La mort, quotidiennement les bercent au son du vent ...
On rencontre souvent chez les nouveau-né, un paralysie du plexus brachial ! En jargon, ça veut dire que Quand le médecin a sorti l'enfant du ventre de la mère, il a arraché les nerfs ( plexus brachial ) situé sous le bras, causant une paralysie temporaire chez l'enfant. Pourquoi ? Souvent, la femme a cervé ses eaux depuis longtemps et par manque de lubrifiant pour sortir l'enfant, la résistance amène ce problème. L' Orthèse doit positionner le bras 90 °avec le torse et coude 90 ° aussi et main en extension + supination. Avec des traitements en Kiné, l'enfant retrouve la mobilité de son bras.

Imaginez le matin, la petite baignade en compagnie de dauphins.... C'est vraiment le paradis sur terre, des dixaines de ce genre qui tournent et se nourissent de planctons... Toujours la même, je m'endors n'importe où, et je dors dure ! Pour ça , la élo a pas changé !

On dirait même que je prie, sereine dans cette position et rougie par le soleil...
Les maisons parfois laissent à désirer. Elles se font défaire pendant l'hivernage, et elles se refont à chaque année. Case en paille, traditionnel ches les Diola. Mais en vrai, c'est le poulaillier que voit devant, presque aussi gros que leur maison...
Trop mignon, un bébé chèvre, à l'ombre sous les palmiers...


Si vous saviez comme les choses sont différentes ici. Mais j'ai réalisé que dans l' fond, on s'habitue à notre environnement. Mais quand même, y a des cruautés que l'on ne peut rester insensible.

Prenons par exemple la circulation. Pour signaler que tu vas traverser un coin de rue, le taxi klaxonne 1 ou 2 petits coups. Pas de stop ni de lumière, la rue la plus passante, c'est ça qui te dit que tu as priorité ! Les piétons doivent éviter tout ! Camoins, voitures, mobilettes, vélos et âne-charette. Ah ! oui, les charettes de marchandises qui sont poussé par des ânes, que l'on fouettent généreusement. Et pour en rajouter, il font des blessures volontaires à la fesse de l'âne et s'acharne ensuite à fouetter là où ça fait mal ! Vous voyez ! Ils sont obligé, sinon, l'âne est têtu, il n'avancera pas ...

Pourquoi pas des chevaux, cé ben plus efficace ! Les chevaux sont pas en Casamance, car la mouche Tsé-tsé est là ! Mortelle pour eux.

Les vélos et cie doivent éviter les chèvres et moutons et tout ce beau monde doivent éviter les énormes nids de poules ! D'ailleurs, nos routes au Qc sont belles à comparer à icitte !






L'affection entre les personnes, personne, aucun couple ne se tient la main en marchant, aucun bizoux dans les rues publiques ! Attentat à la pudeur ! Par contre, amicalement, deux hommes peuvent se prendre la main et marcher comme ça pour une courte durée. En signe de complicité et d'amitié forte ! Des jeunes et des vieux aussi, c'est normal ici. Les femmes le fond aussi, mais cé moins fréquent. Les filles sont très jalouses entre elles. La beauté du corps, c'est se pâlir la peau avec des crèmes décolorantes qui au bout du résultat, amincissent la peau et donne le cancer. Une mode catastrophique en Afrique. Alors, elle voit en moi la richesse d'avoir une peau blanche. En résumé, elles pensent qu'on est tous riches, avec des grosses voîture et que la vie est facile chez nous. Disons que sur certains points, oui, c'est vrai qu'on est plus chanceux qu'eux, le Québec c'est merveilleux !mais on a des pauvres plus pauvres qu'eux, on a des cons, plus cons qu'eux et des méchants plus méchants qu'eux. On a d'autres problèmes de société qui pourrait même pas imaginer qu'on a, stress, endettement, performence, individualité égoïsme, solitude familiale, et j'en passe...






Tu sais ici, les maisons se bâtissent au fur et à mesure que l'argent rentre pour la construction. Pas de possibilité d'emprunt. Les fondations de ciments, mus ciment et toîts ciment, c'est pas trop chaleureux comme habitations. Ya les cases traditionnelles, rondes en terres battues, toît en paille ! Mignon, mais moins résistant à l'hivernage.






Ici, manger, c'est seulement pour se nourrir. Pas de niézage ! On passe à table, ou bien au plancher, souvent, on mange par terre assis sur une natte de plastique. Avec une cuillère ou avec la main, on s'empiffre jusqu'à ce que la faim disparaîsse et voilà ! On dépose la cuillère en signe de retrait du groupe et on entend une voix sénégalaise qui dit : Ben, faut manger ! On doit toujours manger beaucoup ici, les petits appétits se le font dire ! Une fois, j'avais une toune dans la tête, je l'ai fredonner sans trop m'en rendre compte et on m'a dit : On chante pas en mangeant ! C'est comme pendant l'heure des prières, on ne doit pas jouer de la musique, danser ou chanter, c'est une offense à Dieu, Alla. Y a la super prière du Vendredi 14 h. là, même prendre un taxi, c'est difficile, la ville arrête pendant un moment de vivre ! Hallucinant !






On salue sans cesse tout le monde, et comment ça va devient automatique après la salutation.



Salamalékoum, malékoum salam ! Bonjour ; bonjour !



Nagua def ? magni fi ! Ca va ? ; On est là !
ou bien en diola : Kassoumey , kassoumey kiep ! Ca va ? ça va bien !
A Baraka
A la prochaine
A la proxima
See you later
Chow chow